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le 1er/02/2010 par Couac

Ccac - Couac : règles du jeu

Co-construction
ça va mieux en le disant


La mise en place du Conseil Consultatif des Arts et de la Culture apparait comme une pierre supplémentaire à l’édifice de démocratie locale à Toulouse. Suite logique d’un partenariat initié avec la Ville sur le processus des Assises de la Culture, sollicité en ce sens, le Couac a fait un certain nombre de propositions sur son mode de désignation, son fonctionnement... et a souhaité se positionner comme partie "accompagnante". Explications.






C’est a priori une bonne idée. Le CCAC doit pouvoir donner son avis sur l’action de la mairie, sur la politique culturelle mise en place et sur la vie culturelle plus généralement (au sens des projets, événements culturels portés par les institutions et les acteurs indépendants) : c’est donc une instance originale qui réunit à travers ses 4 collèges une diversité et une richesse de regards. Le Couac se réjouit de la mise en place de cette nouvelle instance qui est un nouveau signe de la place et certainement du rôle accordé aux arts et aux cultures dans le projet politique municipal.

Un certain nombre de conditions sont toutefois indispensables pour cette bonne idée se confirme et se concrétise.

L’accompagnement du Couac sur les Assises de la culture lui a permis d’avoir un regard critique sur le processus avec une pleine autonomie et liberté de parole. Ce même principe prévaut à la proposition que nous avons faite à l’équipe municipale d’accompagner le CCAC sans en être membre de droit, et en laissant bien entendu aux acteurs culturels membres du collectif la plus grande liberté de candidater, au nom de leur structure et non de leur appartenance au Couac.
Cette liberté est nécessaire et permet à nos yeux d’assoir la pertinente impertinence de ce partenariat original, entre une collectivité qui pilote et assure l’animation et le secrétariat de ce Conseil et une structure indépendante, en l’occurrence un collectif d’acteurs transdisciplinaires, dont le projet associatif et politique place l’accompagnement des acteurs sur un principe d’intérêt général en interrogation/reformulation permanente.

A la proposition de tenir un rôle d’observateur/évaluateur (tel que la Ville l’a présenté), on pourrait rajouter celui d’accompagnateur et de « contre-expert », qui est pour le Couac une manière de prolonger, au sein de cette nouvelle instance, l’action menée sur le territoire toulousain depuis maintenant huit ans. Ce rôle de structure ressource active, nous le tiendrons ici en alimentant directement les différents collèges en information, observation (qualitative et quantitative) et en rendant compte de ces débats via notre site web pour commencer...

Dans le projet « ressource » du Couac, ce volet pour le coup très « institutionnel » est amené à prendre une place non négligeable mais ne le résume absolument pas. Le travail permanent de veille, de réflexion et de proposition qui est mené au Couac, s’appuie sur des commissions qui se réunissent régulièrement, qui configurent des espaces de réflexion et d’action, et qui fonctionnent comme différentes boîtes à outils au service des acteurs du territoire, mais aussi comme levier pour les politiques culturelles, comme aides à la décision, en faisant appel, en fonction des enjeux et des besoins à des compétences extérieures...

Bref, il s’agit donc pour nous de poursuivre ce travail constant sur le territoire avec la même rigueur et la même disponibilité et esprit de co-construction, tout en nourrissant les débats de nos propres interrogations, réflexions, suggestions, propositions en matière de politique culturelle.

Pour ce faire nous serons attentifs... :
- à la manière dont les services techniques de la ville, et en premier lieu le
service culturel, qui fait actuellement l’objet d’un développement très attendu, saura interagir avec le Couac sur ces échanges d’information, pour trouver les modalités les plus souples et les plus efficaces au service du CCAC.
- aux besoins qui pourront être identifiés et formulés dans ce cadre et aux moyens mis en oeuvre pour y répondre. Nous parlons ici du CCAC mais dans le large éventail d’instances de consultation et de concertation qu’a mis en place la nouvelle équipe municipale (commissions de quartier, Conseils de secteur, conseil des jeunes, conseil de la vie étudiante, conseil des résidents étrangers, conseil des seniors, sans oublier les espaces de dialogue de la Fabrique Urbaine), la question du fonctionnement de ces instances se pose
pleinement. La question des moyens humains, matériels et financiers que la Ville de Toulouse met au service de ces instances nous semble en effet primordiale, et induisent au moins en partie et à n’en pas douter, la valeur des attentes qui sont portées par la ville, puisque des enjeux forts de
coordination et de lisibilité de l’action politique en dépendent.

Nous sommes, pour le moment assez dubitatifs sur cette question, mais l’année qui vient nous permettra, c’est certain, d’avoir des réponses précises et espérer des moyens conséquents dévolus à la démocratie locale.

Ces espaces doivent être des espaces véritablement politiques, qui articulent différents niveaux qui vont de l’information à la co-construction des politiques publiques. Dans une relation dialectique avec les membres du CCAC, enrichie également par l’éclairage que saura apporter Alain
Lefebvre [1], les débats qui vont avoir lieu seront aussi pour le Couac une manière d’enrichir le regard que nous portons, en tant qu’acteurs culturels et citoyens, sur les enjeux de politique culturelle, reliés à ceux du développement urbain, développement social et économique. Les préconisations de l’Agenda 21 de la Culture sont sur ces différents points une belle source d’inspiration. Encore faut-il avoir la volonté de les appliquer jusqu’au bout.

Pour que cela fonctionne, et pour éviter autant que possible le consensus mou et la succession d’avis complètement divergents et non étayés, il y a véritablement nécessité de travailler de manière coordonnée et transparente. Nous serons sur ce point très vigilants et proposants.



[1Alain Lefebvre, professeur émérite en aménagement/urbanisme, chercheur associé au GRESOC, Université de Toulouse-Le Mirail

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