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le 31/01/2008 par Couac

L'Europe <small>(ne se perdrait-elle pas)</small> en chemins ?

rencontre/débat
Toulouse 2013 : vous en pensez Couac ?


Débat public à l’initiative du Couac
Lundi 11 février 2008 - 19h45 <> Salle Osète
Espace Duranti - 6 rue du Lt-Colonel Pélissier - Toulouse

Débat enregistré par Hocine, Benoît et Didier, un grand Merci à eux.


Regarder la vidéo du débat

Ecoutez :

Les adhérents du Couac invitent les acteurs porteurs du projet : équipe de Toulouse 2013, représentants des collectivités, acteurs culturels et autres acteurs de la cité...

Toulouse se verrait bien Capitale Européenne de la Culture en 2013. La Ville en tout cas y croit dur comme fer. Non contente d’être suivie par l’ensemble des collectivités - agglomération, département et région - sur la pertinence très économico-culturelle du projet, et de s’être qualifiée pour la seconde étape qui laisse sur le carreau des villes comme Strasbourg ou St-Etienne, elle entend bien gagner la compétition qui l’oppose encore à trois autres poids lourds : Bordeaux, Lyon et Marseille. Rendez-vous à la fin de cette année 2008 pour la désignation de la lauréate. D’ici là, à en croire Olivier Poivre d’Arvor, directeur artistique du projet, "nous avons l’occasion de construire un paysage culturel puissant, audacieux et créatif " (Toulouse Cultures, avril 2007). Comment ne pas s’en réjouir ?






Ne tournons pas autour du pot : la candidature de Toulouse ne suscite pas un enthousiasme débordant. Laissé de côté le principe même de compétition entre des villes qui auraient, nous semble-t-il, tout à gagner à promouvoir une culture d’échanges et de co-élaboration plutôt qu’une culture d’exclusivité et de rivalité, il n’est franchement pas difficile d’adhérer à l’ambitieux cahier des charges qui fixe les règles du « jeu » (voir encadré). Alors pourquoi faire la moue ?

Evidemment, on peut rêver de voir Toulouse sortir des sentiers ou des chemins battus, on peut vouloir d’un projet culturel de rayonnement européen capable de fédérer au-delà des clivages, des rivalités intestines et de l’esprit de chapelle, on peut avoir envie de participer à une aventure qui permette d’ouvrir largement et de bouleverser nos horizons et nos schémas de pensée, et surtout espérer trouver les moyens d’y associer les populations de ce territoire dans leur diversité.

Si Toulouse 2013 ne saurait être une réponse à tout, ni surtout la condition de tout, cette candidature ne pourrait-elle pas à des endroits servir de révélateur ou de détonateur ?

Pour fédérer les acteurs du monde culturel et socio-économique autour d’un projet commun, il est important de consulter a priori les acteurs de terrain du monde culturel, c’est-à-dire de concevoir la manifestation par un processus partant de la « base » vers le « sommet », nous dit-on. Pourquoi cela ne se fait pas ? Pourquoi « ça ne prend pas » ? Pourquoi les acteurs culturels n’en sont pas moteurs ?

Par le hasard du calendrier, c’est au moment où Toulouse franchit la première étape et se permet d’imaginer des lendemains qui chantent que s’ouvre la campagne pour les municipales de mars 2008. La tentation est grande de |vouloir aller de l’avant, de faire - au mieux –, œuvre prospective.
Mais un risque inhérent point également à l’horizon : celui de se soustraire au bilan de 7 ans de mandat, bilan qui doit permettre de mesurer ce qui a changé, ce qui a été réalisé et l’étendue de ce qui reste encore et toujours à faire.

Pour le moment, on a surtout des promesses pour le moins étonnantes. Ainsi, il nous est permis de lire dans l’une des récentes communications de Toulouse 2013, que « si Toulouse est choisie, plusieurs réalisations d’envergure seront réalisées ».

« Et si Toulouse ne l’est pas ? » Au risque de passer pour d’éternels oiseaux de mauvais augure, Toulouse n’a qu’une chance sur 4. Devons-nous remettre des choix stratégiques concernant des infrastructures de cette importance entre les seules mains du destin ?

Difficile de ne pas tomber dans une sorte de crispation méfiante devant ce ENGINE de communication et devant le constat que rien n’est fait réellement pour associer les acteurs culturels et autres acteurs de la cité pour inscrire ce projet dans une relation qui fasse sens.
Difficile de ne pas éprouver un certain malaise devant cette occasion – rare – de raisonner à cinq ans et au-delà quand une majorité d’équipes, de compagnies, de structures artistiques et culturelles, d’artistes, n’ont aucune certitude sur leur avenir immédiat.
S’il est sans doute encore possible de refuser s’enfermer dans une posture de rejet inflexible nourri d’amertume et/ou de procès d’intention, il est encore difficile de trouver une position tenable entre l’adhésion réelle et le désintérêt poli - dans tous les cas -, « faute de mieux ».

Le projet qui se dessine aujourd’hui nous semble disparaître sous un vernis marketing caractéristique qui nous en éloigne toujours davantage et en assèche du même coup le sens. Une majorité de citoyens et parmi eux nombre d’acteurs culturels de ce territoire ont pourtant faim d’Europe. Ils sont dans une attente impatiente de s’emparer de ces promesses qui ne font pour le moment que miroiter au loin.

Le Couac souhaite donner aux différents acteurs de ce territoire et aux populations concernées les moyens de débattre autour des enjeux identifiés que soulève cette candidature. Ce faisant, nous espérons que les questions de politique culturelle (définition, enjeux, populations, territoires…) pourront être dans un avenir proche plus facilement abordées et discutées.
A lundi !


Un cahier des charges officiel qui repose sur l’implication des citoyens et le caractère durable de l’événement

Sur le fond, si l’on s’y penche un peu, ce programme vise à mettre en valeur la richesse, la diversité et les traits caractéristiques communs des cultures européennes. Un des objectifs majeurs de la manifestation est de favoriser la connaissance mutuelle que les citoyens européens peuvent avoir les uns des autres (sachant que le mot « citoyens » désigne ici les citoyens européens et tous ceux vivant dans l’Union européenne de façon permanente ou temporaire).
Sur la forme, pour remporter ce titre, la ville devra pouvoir répondre à un cahier des charges qui repose sur deux axes forts : la participation populaire (« une Capitale attractive et participative ») et le caractère durable de l’événement. Le programme doit en effet s’inscrire dans le développement de long terme de la ville, « bien au-delà d’un feu d’artifice éphémère d’événements culturels ».

Extraits du Guide à l’intention des villes candidates au titre de « Capitale européenne de la culture », téléchargeable sur le site à l’adresse : http://couac.org/Objectif-Lune-2013


Retour sur un processus

1985
> la Ville Européenne de la Culture est lancée le 13 juin 1985 par le Conseil des Ministres de la CEE, sur l’initiative de la Ministre grecque de la Culture Melina Mercouri.

1999
> la "Ville européenne de la Culture" est renommée "Capitale européenne de la Culture". Cette action communautaire vise à mettre en valeur la richesse, la diversité et les traits caractéristiques communs des cultures européennes et à contribuer à améliorer la connaissance que les citoyens européens ont les uns des autres. »

Fin 2006
> Le processus de désignation des Capitales Européennes de la Culture encourage les Etats membres à organiser une compétition entre les villes intéressées par le titre.

Mars 2007
> la ville de Toulouse décide de présenter sa candidature au titre. L’association "Toulouse 2013" est créée qui runit l’ensemble des collectivités locales. Une équipe est constituée autour d’Olivier Poivre d’Arvor, directeur depuis 1999 de l’Association française d’ation artistique devenue en 2006 Culturesfrance.

Décembre 2007
> Toulouse franchit la première étape dans la compétition qui l’oppose à 7 autres grandes villes françaises. Sont aussi retenues : Bordeaux, Lyon et Marseille.

…prochaine étape…
> Les 4 villes présélectionnées disposent d’un an pour étoffer leur dossier. Le Lauréat sera désigné lors de la sélection finale qui interviendra avant le 1er janvier 2009.



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Dossier spécial sur le site du Ministère

Communiqué du 21 mai 2007 ("Ouverture du concours pour la désignation en France de la capitale européenne de la culture 2013"), liens, textes officiels, contacts...


http://www.culture.go (...)


Toulouse 2013

Un site internet dédié à l’événement.


http://www.toulouse20 (...)