réponse faîte à B. Latarjet via la Drac
Mme Anne-Christine MICHEU
DRAC Midi-Pyrénées
Madame,
Nous avons bien noté votre invitation de rencontrer le mardi 2 décembre M. Latarjet, M. Ohayon, M. Benjo et M. Lacombe dans le cadre de la "mission Latarjet", sur le thème de la décentralisation.
Nous vous remercions de cette proposition que nous déclinons cependant.
En effet, notre Conseil National a sollicité récemment un rendez-vous avec M. Latarjet afin d’évoquer avec lui "les modalités et les enjeux du débat national proposé par le ministère, nous permettant ainsi d’envisager ou non l’inscription de notre syndicat dans les débats à venir".
Vous comprendrez bien que nous ne souhaitons pas anticiper les conclusions de cet entretien en participant dores et déjà au "débat national", d’autant plus que les conditions dans lesquelles il se déroule sont largement insatisfaisantes :
ce débat est une réponse du Ministre de la Culture à la forte mobilisation des professionnels du spectacle et de l’audiovisuel "intermittents". Si nous sommes convaincus qu’un débat sur l’avenir de notre secteur est nécessaire, il ne peut se réduire d’une part au seul champ du spectacle vivant, et surtout il ne peut pas être crédible quand, dans le même temps, le gouvernement valide, par la signature du protocole sur l’intermittence, une totale déstabilisation et la fragilisation de nos activités.
aucun artiste n’est présent parmi les "auditeurs-rapporteurs" ; cette non-représentativité nous interroge sur l’orientation du "débat" et la validité de ses futures conclusions
lié au point précédent, nous soulignons aussi que, parmi les quatre thèmes choisis, aucun n’aborde directement le champ des compagnies et équipes artistiques indépendantes. Ne serait-ce pas là encore un manque d’engagement fort vis à vis d’un secteur trop souvent considéré comme un "vivier" et non pas reconnu pour lui-même ?
Enfin, la manière dont s’est construite cette journée de rencontre n’est pas très engageante. Là encore, la volonté politique n’est pas claire ; les rencontres sont individuelles, les compagnies indépendantes ne sont pas invitées, ainsi qu’un grand nombre d’acteurs culturels : nous voyons mal la tenue d’un réel débat, contradictoire et constructif, dans de telles conditions.
Je vous prie de croire, Madame, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.
pour le SYNAVI (Syndicat National des Arts Vivants)
Stéphane Barel