Pour cette première des trois rencontres publiques que nous dédions à la période 2008-2014 pour poser un regard sur la culture à Toulouse et la politique culturelle, la salle Osète a fait quasiment le plein ! Belle assemblée et débat riche avec des acteurs, principalement associatifs, même si quelques opérateurs municipaux étaient aussi dans la salle. Les questions "qui fait la culture ? avec qui et pour qui ? depuis 2008, quels changements ?" ont servi de fil conducteur.
Voici l’enregistrement intégral de cette rencontre, chapitré pour plus de facilités et ressourcé. Faites-nous vos retours sur cette rencontre via notre formulaire de contacts. Et au 22 octobre pour une deuxième rencontre.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • intro M. Labesse by Couac on Mixcloud
Mélanie Labesse, co-coordinatrice du Couac.
Présentation rapide du Couac. Déroulement du débat. Règles du jeu (potentiels futurs candidats invités à écouter, exceptés ceux de l’extrême droite). 3 temps de débat public pour ne pas oublier le sujet culturel dans la campagne qui va commencer après des temps en interne. Le Couac fera une synthèse de ces 3 réunions en tâchant de mettre en exergue les propositions/préconisations qui en émergeront. Une seconde phase début 2014 est prévue où les candidat-es seront formellement invité-e-s. Débat sur la période 2008-2014 sans tout focaliser sur l’action des pouvoirs publics. Un temps de débat sans travail préalable sur les chiffres pour insister davantage sur le sens de l’action, des projets, etc et en partant des premières interventions de collectifs d’acteurs qui ont été invités dans le cadre de ce débat. Ce soir : "qui fait la culture à Toulouse, avec qui et pour qui ? depuis 2008, quels changements ?"
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • intro J.Lécussan by Couac on Mixcloud
Joël Lécussan, coordinateur de Mix’Art Myrys, membre du bureau du Couac.
En partant de 2008, on est dans une forme d’éléments de bilan même si ce ne sera pas exhaustif. Avant 2008, on parlait encore de "théâtre parlé" au niveau du secteur culturel de la Ville, depuis il y a tout de même eu quelques changements. Une structuration d’une équipe, affirmation d’événements liés à la culture scientifique, des Assises, un projet culturel ("la culture en mouvement", - la bible)… Depuis la droite, image d’une ville à la culture underground très vive qui s’était développée parce que non prise en compte. Qui fait la culture à Toulouse ?
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • W. Bloch (interv.1) by Couac on Mixcloud
Williams Bloch, directeur d’Avant-Mardi.
Qui fait la culture ? Tout le monde ! Les structures, les acteurs. Précision : sur relations entre différents ENGINEs d’acteurs ? Elus, services municipaux, opérateurs municipaux, secteur associatif, institutionnel, artistes, universités, secteur privé, qui travaille avec qui ? quel rôle pour chacun dans l’échiquier global ? quel rôle pour une municipalité dans l’impulsion de collaborations.
Pour les musiques actuelles, il y a eu des temps de prise de parole assez important durant les Assises de la culture. Avant-Mardi a contribué, a écrit, avec d’autres. Il y a eu ensuite des réunions thématiques. Une réunion "musiques actuelles" qui ne s’est pas très bien passée. Paroles très revendicatives. Posait la prise en compte de ces musiques qui étaient laissées de côté sur la précédente municipalité (sauf projet des Nouveautés). S’en est suivi l’arrivée d’un chargé de mission Musiques Actuelles avec Hervé Bordier. Période de dialogue, avec concertation. Tout le monde n’y a pas participé mais cela a donné lieu à 12 temps de réunion. Un dialogue qui a permis de donner la parole à un certain nombre d’acteurs qui ne la prennent jamais, comme par ex, les locaux de répétition. Comment rendre cohérent, progresser, avancer… diffusion, labels, etc. Il y a eu des restitutions publiques qu’on peut consulter sur notre site. Plus consultation que concertation dans une optique de co-construction des politiques publiques. 3ème année, avec aboutissement symbolique d’un nouveau lieu à Borderouge. La concertation a alimenté ce projet. Projection d’un outil mis à disposition, qui reste à mettre en forme.
La concertation doit continuer sous une autre forme : nous sommes pour une "Conférence permanente". La concertation doit être pérenne. Il y a un besoin de la part des acteurs d’une volonté de se rencontrer et de poser des choses de manière permanente. Des rencontres annuelles entre les locaux de répétition, dans un espace (à l’image de l’espace des diversités). Tout le monde n’a pas eu accès à ces groupes de travail, certains n’ont pas voulu y aller. La démocratie participative nécessite d’aller plus loin. La municipalité est encore timide sur la co-construction, co-décision, co-élaboration, co-évaluation. Construire ensemble, c’est rappeler que ce n’est pas le politique qui fait, ce sont les acteurs. Le politique donne des axes. Je m’inquiète sur le paradoxe à venir d’équipements sous régie municipale avec des objectifs de partage. Comment mettre ensemble une gestion sous la puissance publique et volonté que des initiatives individuelles et collectives puissent s’épanouir sans contrôle direct. C’est comme si on mettait un service public en place mais avec une autonomie de la part des usagers. Ça risque de coincer.
Mélanie Labesse. Gouvernance des équipements, on y reviendra. Des éléments budgétaires ?
Williams Bloch : on partait de tellement moins que ça été positif. Le fait de contractualiser avec des conventions d’objectifs a permis de clarifier les choses. Beaucoup de structures de notre réseau et du secteur ont été beaucoup plus soutenues qu’avant. Soutien financier ou délégation. Ex, Jerkov avec Groland qui porte le projet musical de Groland. Quand il y a une demande partenariale institutionnelle ou privée… le fait de déléguer à des structures associatives a été profitable. Visibilité au niveau national.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • C. Astrié (interv.1) by Couac on Mixcloud
Céline Astrié, Cie Nanaqui, membre du Couac et Bureau des compagnies.
Bureau des cies depuis 2011. Créé de manière informel en 2008 face aux problèmes rencontrés par le théâtre de la Digue (cf. article de M.J.Sirach dans l’Humanité, du 27/04/2009). La Digue était une asso loi 1901, qui recroisait des fonds ville, région, drac… ça émanait d’une volonté politique d’accompagner les créateurs de cette région. La Digue a fermé. On s’était regroupés à partir de cet événement là qui annonçait la fin de quelque chose. Une politique s’est finie avec ce théâtre là. On a commencé à être en dialogue avec les différentes tutelles. Ville, Région… pour discuter de l’avenir de la filière théâtre. Depuis la disparition de ce lieu, les cies se sont retrouvées livrées à elles-mêmes, sans structure, sans pôle de regroupement. Qui fait la culture ? Avec nos petits parcours éclatés, on travaille surtout avec le milieu alternatif indépendant, plus rarement avec le milieu institutionnel (Garonne). Créer ici, sans moyens de production. Tout le milieu est en train de se repenser. Les grosses structures, réel blocage pour obtenir un véritable accompagnement. Les lieux indépendants ne peuvent pas nous aider à la production, même s’il y a des initiatives comme TPV (des théâtres près de chez vous), créé à l’initiative de lieux comme le théâtre du Grand Rond, Mix’Art... Des lieux pour répéter, Mix’Art, Le Ring, mais avec beaucoup de difficultés. De nombreuses cies accueillies mais avec dispositif insuffisant et un problème de visibilité. Problème pour rencontrer le public… On se questionne sur nos manières de produire, de nous exporter, au sens que ça a aujourd’hui au public qu’on fait venir… Depuis 2008, même si il y a eu des conventionnements avec des lieux, réel soucis de structurer la filière. Paysage beaucoup moins rose. Crise financière et crise de sens. Vers qui on va, dans quelle logique on s’inscrit. Le bilan n’est pas rose, ni d’un point de vue national. Ça nous questionne, et ça bouleverse nos schémas de production, de création. Conditions d’acception d’un spectacle. Liens plus forts avec la pensée qui se crée, liée aux contraintes des logiques économiques.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • J. Lécussan (interv.1) by Couac on Mixcloud
Joël Lécussan, coordinateur de Mix’Art Myrys.
Quand la nouvelle majorité s’est mise en place, effet d’oxygène pour un certain nombre d’acteurs culturels qui ont été confortés voire augmentés. Mais on partait de tellement loin que l’effort qui a été fait reste pour la plupart de l’ordre de la survie. Cap qu’on n’arrive pas à franchir, de ce stade là où l’on voit des projets confortés, avec des axes plus clairs… mais tout d’un coup, ça s’arrête. On ne discute plus projet, comme si le boulot était fait. Ce sentiment là, exprimé par des gens du Couac et ailleurs. La structuration de la filière théâtre et musiques actuelles (construction satellitaire avec nv lieu à venir,) renvoie à la capacité de faire co-construction avec un existant, avec un imaginaire, une créativité suffisamment nourrie pour se dire aussi de quelle manière on laisse des vides, pour le "à venir", ce qui n’est pas encore là.
Pour le théâtre, c’est plus difficile, (autant sur musiques actuelles, industrie d’une autre nature), très peu de structures en capacité de coproduire. Au delà des aides à la création distribuées de manière plus ou moins parcimonieuse. Fossé très net entre lieux alternatifs connotés underground et quelques grandes vitrines, institutions liées à l’art contemporain (Théâtre Garonne) ou le TNT. Pas de jonction, et elle ne pourra pas se faire pour le moment, donc un travail à faire.
Céline Astrié. En effet, il y a un travail de construction à faire. Quelque chose à inventer au niveau de la filière théâtre.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • M. Mathieu (interv.1) by Couac on Mixcloud
Michel Mathieu, Théâtre de l’Acte et Le Ring, membre du Couac.
Les Assises de la cultures ont ouvert des choses, pas mal d’idées dans tous les sens. Ça peine à se mettre en route. Au niveau de la concertation, pas eu d’échanges sur la suite de la Digue, sur son nauffrage. La Ville ne pouvait pas l’assumer toute seule. Quid du Sorano avec le départ de D. Carette. renouvellement du mandat d’Agathe Mélinand et Laurent Pelly au TNT ? Centre dramatique aujourd’hui : où doit-il aller, que doit-il faire ? Blocage des scènes institutionnelles. Dialogue entre les grosses institutions. Récemment, on a eu une réunion avec de nombreux représentants de la filière théâtre. Il faudrait qu’il y ait un dialogue entre région, département, ville… Lieux indépendants : le seuil de viabilité est un concept à mettre en avant. Les conventions d’objectifs sont intéressantes, mais que se passe-t-il au bout d’un an, de deux ? Un corps vivant se développe, et il faut répondre à l’urgence de certaines situations, évolutions. Pour que les choses rendent leur jus. Problème général de redistribution.
Joël Lécussan : au sujet de la mutualisation de moyens… des tentatives avaient eu lieu entre le théâtre Garonne, le CDC et le TNT. Porteurs de projets sont déjà agissants à cet endroit là. Attention à ne pas mutualiser la précarité. La Drac est censée être missionnée pour stimuler ce genre de phénomènes au niveau des grandes vitrines mais ce n’est toujours pas abouti. Les grands ont aussi des difficultés et ont besoin de plus de moyens pour défendre ce qu’ils considèrent leur mission...
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • Y. Grabot by Couac on Mixcloud
Yannick Grabot, café Le Breughel (Arnaud Bernard), et Collectif Culture Bar-Bars
Collectif cultures bar-bars de Toulouse s’est créé un peu au même moment que l’arrivée de la nouvelle municipalité. On est plus de 40 cafés sur Toulouse. On essaie de fédérer les lieux qui font de la culture dans leur établissement. Déclaration des artistes, on participe à la plateforme des musiques actuelles pour développer l’aide à l’emploi artistique, on collabore avec des festivals. Nous sommes un des chainons pour les artistes pour qu’ils puissent vivre de leur musique, lieux intermédiaires entre garages et grosses scènes. Partage du constat de Williams par rapport à la Ville. Regard sur ce qu’on fait mais encore timide sur la réelle co-construction. Ce qu’on demande c’est d’avoir la culture autour de la même table, avec la police administrative. Y’a une différence entre bruits qui se passe à l’extérieur d’un bar et du son lié au concert. On va voir comment ça se passe sur ce second mandat. C’est une histoire de considération. La vision qu’on a d’un café culture ? Quelque chose qui dérange ou qu’on a envie de développer dans la ville. Un apéro concert c’est pas très dérangeant et pourtant il reste encore beaucoup de lieux qui se font interdire à ces heures là. La charte de la vie nocturne reste à développer. C’est quelque chose qui était là pour permettre d’avoir une réelle concertation entre pouvoirs publics et professionnels. L’idée est bonne mais on n’en a plus trop entendu parler. Il faut mettre tous les acteurs autour de la table. Par rapport à la culture, c’est primordial qu’on nous accompagne sur nos lieux.
Quelques articles de presse :
Carré d’info : La réputation festive de Toulouse est-elle usurpée ?
La Dépêche : Six "chuteurs" : la nouvelle brigade anti-bruit de la nuit
Friture : Le circuit court de la culture
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • N. Tremblay (interv.1) by Couac on Mixcloud
Nicky Tremblay, association Dell’Arte, co-présidente du Couac.
Sur la place de la culture dans les quartiers, ce qu’on a pu observer, c’est un rayonnement plus important des grands événements dans les quartiers populaires. Véritable volonté de développer des équipements culturels (on partait de loin, donc énormément de choses à couvrir). Nous, acteurs consolidés, reconnus, conventionnés. Mais dans les quartiers, beaucoup restent assignés au financement politique de la ville. Le seul financment de droit commun est la culture. C’est plutôt positif, mais trop d’acteurs culturels ne sont pas encore reconnus comme acteurs culturels, encore moins comme artistes. Sur le grand mirail, il reste un gros travail à faire sur passerelles entre différents acteurs, différents services de la ville, socio-culturel, politique de la ville manque d’un fil conducteur cohérent, un maillon important sur sens et fond des actions portées sur ce territoire. Démocratie participative ne se limite pas à des espaces d’information et de concertation. La démocratie participative doit être reconnue au meme titre que la démocratie représentative. Ex rapport Mechmache/Bacqué : François Lamy a mis en place un grand processus autour de l’empowerment. Des acteurs de la société civile ont été sollicités pour un rapport. On y a participé. 30 propositions, très ciblées politique de la ville, mais nos propositions peuvent être transversales à l’ensemble des politiques publiques. Très en demande au de-là des consolidations financières, pour être dans des espaces de décision.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • A. Courpron by Couac on Mixcloud
Anne Courpron, Mouvement H/F Midi-Pyrénées
Mouvement HF s’est monté il y a un an en Midi-Pyrénées, il en existe dans 13 autres régions. Mouvement créé suite au rapport Reine Prat en 2008 au MCC sur postes de pouvoir. Une des missions du mouvement HF sur la question de l’égalité homme/femme. Dialogue avec la Drac pour avoir des chiffres et voir où on en est. Renouvellement, restrictions budgétaires, inquiétudes sur régime de l’intermittence… les premières à en subir les conséquences sont les femmes.
Les spectateurs sont à 60% de femmes… 20% des textes écrits par des femmes ? où sont-elles ces filles inscrites dans les conservatoires ? qu’est-ce qui fait que les femmes soient moins nombreux à se présenter pour des nominations ? pb de légitimité ? En Midi-Pyrénées, il faut ouvrir au-delà du réseau théâtre… prochaine rencontre le 7 octobre à 19h au CDC.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • M. Martin [JOB] by Couac on Mixcloud
Marcel Martin, collectif Job, président du comité de quartier des Sept Deniers.
Participer à la culture et à l’éducation populaire à Toulouse et au-delà. avec qui ? Tous ceux qui veulent partager notre démarche associative. Bâtiment JOB inauguré le 1er octobre 2011. La municipalité a mis à dispo une piscine, 3 assos résidences des surfaces (music-hall, MJC, 7 animés)… Dynamique d’évolution pour l’ensemble des projets.
Convention avec la municipalité. travail en collaboration avec elle et d’autres associations. événements culturels. On développe des débats, des activités qui rentrent dans le cadre de la politique culturelle de la ville. Mais nous voulons aussi avoir notre personnalité, notre autonomie dans le choix de la programmation. Nous faisons en sorte que ce bâtiment soit un lieu de liens avec le quartier qui l’entoure et l’ensemble de Toulouse et du département. Nous comptons sur nos forces. la culture ne se fait pas toute seule.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • Ch. Henriet by Couac on Mixcloud
Christophe Henriet, régisseur, membre du Couac
Sur la coordination technique d’événements culturels, c’est formidable de donner des moyens qui n’existaient pas mais il faut aussi qu’au niveau du terrain, de la réalisation sur le terrain même de la ville, aboutir à quelque chose de plus lié, de plus efficace. Ex, on est à court d’électricité, faute de budget. Sur le terrain, les techniciens techniques sont un lien privilégié avec le public. On arrive les premiers, on repart les derniers. On sait ce qu’il faut donner comme moyens pour mettre en adhésion le concept de l’événement et sa réalisation. Les événements ont besoin d’être accompagnés sur le terrain. ARDT ? Il faut recréer des moyens d’accompagnement des porteurs de projet. Il faut aussi créer un lien au sein de la mairie. le service fêtes et cérémonies est peut être un peu débordé, peut être pas assez proche des préoccupations liés à l’artistique, meme s’ils font un travail formidable. on fait tous la culture, meme les techniciens.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • C. Guébert (interv.1) by Couac on Mixcloud
Céline Guébert, association Oulupo.
Oulupo créé depuis 2010. Dans le domaine du jeu, qui fait partie de la culture mais pas de la direction culture. Grande ambition sur le jeu à Toulouse, mais hybride entre socioculturel, culture, manifestation et fêtes. C’est donc extrêmement compliqué quand on est tout petit. On obtient des financements sur des projets par la Mairie, mais barrières administratives et financières et subventions arrivent après les événements. Nécessite d’avoir de la trésorerie. Difficultés qui font que les petits intervenants culturels qui essaient d’aller dans les quartiers, en centre ville, sont en difficulté. Actions à Bellefontaine. Le jeu, c’est parfois compliqué pour convaincre que c’est de la culture. Interdisciplinaire, si ça rentre pas dans les mêmes cases, on est foutu. Lieux pour des associations difficiles à obtenir alors que des tas de lieux ont des créneaux libres...
Joël Lécussan : il s’agit de lieux socioculturels ?
Céline Guébert : pas forcément. Le jeu doit aller partout, ça n’est pas que pour les enfants. Toulouse très riche pour le jeu, 15 ludothèques (tout public, mais en fait 5 ou 6 ont des créneaux d’ouverture adaptés pour des personnes qui travaillent). Amener le jeu où il n’est pas, là où on ne l’attend pas.
Mélanie Labesse : élargir le concept de culture, et difficultés liées au cloisonnement des services et appréhender des projets hybrides.
Céline Guébert : même avec la meilleure des volontés des techniciens, arriver à se retrouver autour d’une table pour régler le problème entre eux n’est pas évident. De l’extérieur, c’est encore plus complexe. On est pas nombreux dans l’asso, on est des passionnés, mais on s’use. On en vient à se demander si on veut faire des choses sur l’espace public. Y’a tellement d’incertitude, de pbs de communication.
Joël Lécussan : problème de sous-effectif ? ou manque d’intelligence entre différents services ?
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • W. Bloch (interv.2) by Couac on Mixcloud
Williams Bloch, directeur d’Avant-Mardi.
Mutualisation, connexe et complémentaire sur projet du Metronum. Depuis 2008, pas d’institution musiques actuelles. On s’est penché sur la diversité des financements. Essayer d’innover, de créer de nouvelles formes de mutualisation sur le volet économique. "Ma sphère", ça part de l’interservices. La culture est transversale. Ouvrir les portes de la santé, de la justice, de l’emploi et multiplier les actions transversales. Il faut qu’on puisse réunir différents services sur projets. Besoin de dialogue entre les acteurs opérateurs publics et privés. Nous on collabore sans arrêt, mais c’est toujours bilatéral et c’est dommage. Les institutions ce sont un modèle de service public qui ne peut plus exister. Le financement public ne peut pas être éternel et ne peut croitre puisqu’on n’a pas de croissance. Modèle économique va muter. Tous les labels d’état, on ne va pas y toucher, il faudra une révolution culturelle… cette institution a sa propre problématique liée à sa mission de service public. Elle va avoir du mal à mettre en liens les acteurs associatifs… parce qu’elle-même est prisonnière de cette croissance… il faut inventer d’autres modèles, avec la mutualisation.
Mélanie Labesse : il y a aussi la question des missions qu’ont ces établissements publics dans leurs cahiers des charges et de leurs marges de manoeuvre...
Document Irma : La mutualisation en question
Ressources Couac : Actes de la rencontre Economie culturelle et solidaire organisée par le Couac et l’Ufisc, en octobre 2006
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • Ch. Couderette by Couac on Mixcloud
Christian Couderette, président du festival Tangopostale.
Difficulté à travailler en transversal avec la municipalité. Pas qu’une question d’effectif mais de mentalité. Les équipements municipaux semblent réservés aux acteurs du secteur. Ex. on a besoin de travailler avec le service fetes et cérémonies qui joue un rôle de fédérateur très intéressant et de relais et efficace mais dans la limite de l’esprit de collaboration des services auxquels il s’adresse. Nous avons besoin du culturel, du socioculturel, des sports, des espaces et jardins. Par rapport à la question du modèle économique : 35000 euros de sub pour un budget de 95000 €. Bon équilibre mais partenariats avec associations de commerçants, espace EDF Bazacle, avec le service culturel des personnels électriciens et gaziers, le fonctionnement transversal, l’esprit "client-fournisseur" y’a des secteurs qui ont besoin de faire des progrès dans ce domaine. Lieux de concertation "Toulouse estive" avec plusieurs festivals. Nous arrivions à mutualiser, mais ça a été abandonné depuis 2 ans.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • M. Labesse - J. Lécussan by Couac on Mixcloud
Mélanie Labesse, coordinatrice du Couac et Joël Lécussan
Projets culturels par quartiers. Peut se symboliser par un lieu, ou au-delà d’un lieu. Pertinent ? Cohérent ? Tendance à la remunicipalisation ? Mise en place de services publics dans l’intérêt des citoyens,… - Joël Lécussan : impression que des choses se structurent, des éléments de politique publique, mais existant pas réellement pris en compte ou de manière sous évaluée. Régie du théâtre Sorano/JJ, qui affirme un projet. JOB, qui cherche sa gouvernance. Hervé Bordier sur Rio Loco et gouvernance du Metronum.
Mélanie Labesse : Quelles relations entre acteurs, opérateurs pour mettre en place une politique publique définie par la Ville ? "une" de A Toulouse avec "les nouveaux visages de la culture" avec "que" des visages de personnalités recrutées récemment dans le cadre de mandats municipaux. sans du tout remettre en question ni questionner la qualité de leur travail, c’est symptomatique de la représentation des nouveaux visages de la culture… se pose aussi la question épineuse des recrutements à l’extérieur de Toulouse. Quel sens on y donne ? Est-ce que c’est qqch qu’il faut souligner dans ce bilan ? ou sans symbolique particulière ?
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • L. Boudellal by Couac on Mixcloud
Louise Boudellal, citoyenne.
Est-ce la finance le nerf de la guerre ou l’argent, l’art des gens ? On peut choisir d’influencer le court qu’on veut faire de Toulouse, sans parler de capitale culturelle. A côté de chez moi, anciens locaux de la taxe d’habitation qui faisaient peut être 600 mètres carrès… gamins du quartier s’y sont promenés, occupés par le CREA, etc… un gymnase correct… y’a des équipements, des choses à récupérer… le CREA fait-il plus du social que la culture… ils font aussi de la culture, c’est transversal. Quelle est la place au spontané… initiatives de jeunes… ou pas forcément… qui ne revendiquent pas de rôle culturel… ce qui fait culture ou pas… comment appréhender ces expérimentations… ? Au grand dam des enfants du quartier, ces locaux ont été détruits…
Joël Lécussan : qu’est-ce qu’on fait d’une ville en mutation ? des vides, de la mise à vide nécessaire pour pouvoir faire muter une ville, la transformer, comment on travaille ces interstices, ces espaces intermédiaires. Comment on peut arriver à générer sur des espaces de vide temporaire le fait qu’on puisse imaginer l’affirmation d’une initiative citoyenne… NTA (Nouveaux Territoires de l’Art), ça faisait bien surgir cette idée là y’a plus de dix ans de ça… comment, en l’occurrence au niveau de l’Etat, comment ces initiatives peuvent être accompagnées par des pouvoirs publics sans ingérence par rapport à la tentative en question mais plutôt sur une observation, un rôle d’accompagnement ?...
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • Echange G. Gouby / M.Labesse by Couac on Mixcloud
Ghislaine Gouby, directrice de la régie municipale de théâtre Sorano/Jules Julien et Mélanie Labesse, coordinatrice du Couac.
Pourquoi relever cette une ? > La couverture en question montre essentiellement des nouveaux visages municipaux. D’autres visages de la culture au niveau local auraient tout aussi pu être valorisés pour illustrer le mix, la complémentarité entre différents ENGINEs d’acteurs. Les nouveaux visages de la culture (sous-entendue "municipale") ?
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • M. Mathieu (interv.2) by Couac on Mixcloud
Michel Mathieu, Théâtre de l’Acte, et Le Ring, membre du Couac
C’est davantage un problème de concertation structurelle. Série de réunions de CCAC (Consultatif consultatif des arts et de la culture). Intéressant mais concernant le théâtre, les décisions n’ont jamais été traitées dans cet endroit. La disparition de la Digue, l’orientation du Sorano (que devient ou que doit devenir ce théâtre), le renouvellement du mandat au TNT sans aucun bilan fait avec les professionnels ni les spectateurs. Projets très chers peut-être justifiés (musée des Machines à Montaudran), mais filière théâtre reste embourbée. Les cies sont dans un état pitoyable. Les machines de Delarozière sont surement intéressantes. Mais engagements budgétaires importants sans prendre le pouls. Ça va contre l’espoir que ces Assises de la culture avaient soulevé. Festival international de théâtre ? On n’en parle plus. Le rapport entre acteurs socioculturels et la culutre, de bonnes intentions, mais liaisons avec artistes, à part les Tandems, ça s’embourbe.
Présentation du CCAC sur le site Toulouse.fr
Le CCAC sur le site du Couac
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • F. St-Pierre by Couac on Mixcloud
François Saint-Pierre, membre du CODEV (Conseil de développement - Communauté Urbaine Toulouse Métropoles).
Toulouse affiche une bonne volonté, un budget de plus de 100 millions d’euros. On entend nénamoins un propos récurrent : grande difficulté à faire transversalité. Pas étonnant, chaque service défend sa propre logique. On retrouve ça dans d’autres villes. Frilosité ? face aux initiatives non contrôlées, pouvoir et affichage du pouvoir. La municipalité veut dire "c’est nous". la démocratie participative = tout le monde en parle mais on ne sait pas trop comment faire.
Les gens qui dirigent l’économie à Toulouse sont des polytechniciens très compétents mais il n’y a pas de structure de dialogue entre les grands acteurs économiques par ex. Sur la culture, y’a pas cette chose là. La politique culturelle se décide malgré tout par les élus et la technocratie, sans méchanceté pour elle. Des lieux où une politique culturelle s’élabore… ça par contre, il y a qqch à créer. des élus, des techniciens de la ville, des chercheurs… il faudrait le créer, c’est une urgence à Toulouse.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • J. Lécussan (interv.2) by Couac on Mixcloud
Joël Lécussan, coordinateur de Mix’Art Myrys, membre du bureau du Couac.
Il y avait une ambition autour du CCAC, des lundis de la culture. Le Couac l’a accompagné en tant qu’observateur. Mais s’est retiré parce qu’il n’y avait pas d’effectivité. C’est difficile bien entendu, de mobiliser les usagers, les quidams, les citoyens. Au niveau du Couac, on arrive à générer ces formes de débat. Curieux que ces savoir-faire, ces potentiels ne soient pas mis en intelligence et en cohérence avec les besoins qu’a une ville de générer des espaces de concertation. On va être amenés à devoir limiter l’action du Couac en licenciant les 2 salariés, Fred et Mélanie. Difficile de mobiliser les moyens suffisants pour tenir cela. Ça ne veut pas dire que ça va s’arrêter, j’en rassure et continue à en inquiéter d’autres. Ce ne sera pas la fin du Couac, les membres seront encore partie prenante, mais ça sera fragilisé.
Mélanie Labesse, coordinatrice du Couac. Le Couac n’est pas le seul collectif à être dans une situation d’incertitude. Concertation municipale, toujours beaucoup de difficultés en particulier ces derniers temps à trouver un mode de discussion et de circulation d’information. Données budgétaires, et de façon plus générale, on les collecte par les mêmes voies que tout un chacun. On n’a pas eu de dialogue privilégié ou assez peu d’information.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • J. Sanger by Couac on Mixcloud
Joachim Sanger, comédien et metteur en scène, membre du Couac.
Membre du CCAC. La démarche est intéressante, je voulais voir où ça allait. Où j’en suis aujourd’hui c’est qu’après un moment difficile, consensus qu’on arrivait à dialoguer, entre des acteurs (artistes, opérateurs culturels associatifs, municipaux, société civile). On arrive à ne pas être dans des confrontations stériles, mais on arrive à le faire quand les enjeux sont moins importants. Quand il y a trop d’enjeu, c’est pas possible.
Sens qu’a le CCAC ? Démocratie consultative ? démocratie de proximité ? Sur la question du sens qu’on donne à ces outils là, ce qui me parait important et qui manque, c’est une clarification pour éviter ce genre de glissements entre consultation, concertation, co-construction… Il y a un risque à glisser sur ces choses là. crise du politique… très dangereux cette démarche qui consisterait à mettre un doigt dans la démocratie participative… et ne pas aller au bout. Ça crée beaucoup de frustrations.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • I. Dario by Couac on Mixcloud
Isabelle Dario, réalisatrice de documentaires.
La maison de l’image pose de vraies questions : budget énorme et contrairement à ce qu’on avait imaginé avec les Assises de la culture, une municipalité qui a fait à peu près l’inverse de ce qu’on attendait. On a commencé par faire imaginer un bâtiment à un architecte, maintenant la gouvernance, et on va peut-être se soucier de ce qu’on y met dedans. c’est dingue, on prend le processus à l’inverse. On met autour de la table les éventuels acteurs du lieu. C’est quoi l’enjeu de cet équipement situé dans ce quartier ? c’est quoi la vision de cette équipe de la culture ? Sur l’argument de l’opportunité de mobiliser des fonds européens, on ne peut pas tout cautionner. La logique est donc y’a de l’argent à prendre à l’Europe, prenons-le coûte que coûte ?
Joël Lécussan : projet prélancé avec financements de l’Etat ; soit ces crédits se perdaient, soit la ville se faisait force de proposition avec l’envie de faire un projet culturel par quartier. Mais comment ça se construit sur la durée ?
Présentation du projet sur le site Toulouse.fr
Débat organisé par le Couac : #LundiCouac 2 • La Maison de l’image dans le quartier Reynerie : quel projet ?
Débat organisé par Carré d’info (à suivre)
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • C. Guébert (interv.2) by Couac on Mixcloud
Céline Guébert, association Oulupo.
Revenir sur les 90% d’acteurs culturels qui représentent 10% du budget culture. La précarité n’aide pas à vouloir partager les choses qu’on a réussi à obtenir de haute lutte. J’ai mis x années à avoir tel lieu… je ne peux pas me résoudre à voir débouler untel ou untel. C’est difficile d’être généreux. Le fait que pour gagner par ci par là, ça oblige à une professionnalisation de plus en plus complexe des différentes personnes de la culture. On est précaire donc on n’arrive pas à avoir des professionnels compétents, on est obligés de savoir tout faire, et on ne fait pas toujours bien. Les institutions en profitent… Des lieux repris, laissés vides, à quel point on va être obligés de faire de la culture clandestine, en dehors de chemins, à reprendre l’espace public, hors les règles. Un tel ras-le-bol, manque de coordination, y’aura juste plus le choix…
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • N. Tremblay (interv.2) by Couac on Mixcloud
Nicky Tremblay, association Dell’Arte, co-présidente du Couac.
La question fondamentale et ce qui pêche, c’est la démocratie. Elle est tellement défaillante qu’on a besoin de l’appeler différemment. C’est du partage du pouvoir, c’est du contre pouvoir, de fait. Des associations des quartiers et autres, ce qui ressort, c’est le constat des citoyens lambdas. Il faut créer des espaces de débats, de frictions, de tensions, il faut partager le pouvoir. Quand tu parles de la Maison de l’image… les acteurs audiovisuel ok, mais les acteurs des quartiers ne sont même pas calculés… Le point crucial qui fait défaut, c’est la démocratie.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • C. Astrié (interv.2) by Couac on Mixcloud
Céline Astrié, Cie Nanaqui, membre du Couac et Bureau des compagnies.
Le problème de la démocratie c’est vrai que c’est essentiel. Ne pas réduire au slogan et à la vitrine. Par rapport à la remunicipalisation, la Mairie se calque sur un vieux modèle national qui est élitiste et élitaire. Toutes les assises de la culture, c’était aussi de l’ordre de la communication… si ça n’aboutit pas à quelque chose de fort. Vieux schéma qui est en train de péricliter. Plus ça se fige, plus ça se sclérose, alors qu’en bas, ça rumine, ça bouillonne. On est dans un schéma toujours très vertical sans réelle concertation et nivellement par le haut.
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • M. Labesse (précisions) by Couac on Mixcloud
Mélanie Labesse, coordinatrice du Couac.
L’association c’est un statut juridique… toutes les associations ne jouent pas le jeu de l’intérêt général ; il faut faire attention de ne pas essentialiser. Le puzzle est complexe… y’a une partie du puzzle dont on arrive difficilement à avoir la parole : agents, opérateurs municipaux pourraient s’exprimer davantage. On a pas tellement accès à ces retours là. Le Couac va continuer de chercher à diffuser toujours davantage l’information. Présentation de Pascal Nicolas-Le Strat, maître de conférences en socioligue à l’Université Paul Valéry (Montpellier).
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • P. Nicolas-Le Strat by Couac on Mixcloud
Pascal Nicolas-Le Strat, maître de conférences en sociologie à l’Université Paul Valery de Montpellier.
La place des sciences sociales c’est d’être là, parmi vous et avec vous. C’est un point de vue que je défends dans mon métier. C’est un bien social, à condition de pas poser quelques vérités. Je vous propose plutôt quelques croquis sociologiques.
Des images, impressions de ce temps de débat.
Tout d’abord, de "qui fait culture" on est arrivés immédiatement à "qui fait démocratie". Ce n’est pas simplement une question d’idéal, c’est une nécessité démocratique. Parce qu’on a pas le choix. Quelqu’un qui travaille dans l’institution peut s’adosser à un fonctionnement, à des règles… sans avoir besoin de débattre, de confronter, etc… dans la mesure où vous ne disposez pas de ça, vous vous en remettez à la meilleure capacité qui existe, celle du fonctionnement démocratique.
On peut faire un parallèle avec l’université. Quand on exerce notre travail de chercheur, on a une nécessité démocratique, mais par contre, comme institution, l’université n’a pas besoin de fonctionnement démocratique, elle a ses règles, son fonctionnement...
A partir de là, on arrive sur ce terrain de l’empowerment… ça vaut la peine de s’en saisir, de se mettre au travail. Il y’a d’abord le pouvoir d’agir et puis la capacité d’agir. J’ai cette image d’une "force tranquille" (Mittérand ?), un rapport au pouvoir de l’ordre d’une certaine évidence. Il n’y a pas de crise existentielle en terme de légitimité, d’inhibition, d’intimidation… des acteurs qui sont dans ce pouvoir d’agir tout à fait effectif. Vous avez construit en particulier ici à Toulouse ce pouvoir effectif. Ce pouvoir, il doit être contagieux. "Ils l’ont fait, et pourquoi pas". On déshinibe l’imaginaire, l’initiative, y’a de l’échange entre acteurs. Il y’ a des terrains propices à la spontanéité, des terrains déshinibés où c’est possible de prendre l’initiative. Dans une certaine sérénité. Pouvoir d’agir, et capacité à agir.
Toujours de l’ordre de la nécessité. Vous devez coopérrer. Créatifs sur les capacités d’action faute de pouvoir faire autrement. C’est d’autant plus fort que ça fait nécessité. Si on renvoie la question à l’institution, même difficulté, elles n’ont pas à se poser cet enjeux là puisque ça fonctionne indépendamment de cet enjeu là. A tort, ça va dans le mur, mais ça peut tenir longtemps. L’empowerment pose un défi aux instittions politiques. C’est effectif, c’est à l’oeuvre. Qu’est-ce que les décideurs politiques vont en faire ? C’est une épreuve qui est posée, des tensions peuvent se nouer à ce moment là. On peut avoir des institutions, des décideurs politiques qui prennent grandement conscience de la pertinence des logiques d’acteur et qui en réaction vont s’en protéger, et qui peuvent être inhibés face à ces logiques. Ça peut être difficile de travailler à découvert, de plein vent…
Ce qui me frappe aussi : différents acteurs qui se coordonnent mais au final, une multiplicité, là de nouveau un défit, ça disparait, ça revient, c’est réactif. Des nouvelles réalités d’acteurs, très multiples, y’a quelque chose qui se dessine et qui rend possible la rencontre de ce soir. On a pas senti d’invectives… Je peux entendre que du côté de l’institution, ça soit difficile à réguler. Démocratie représentative et participative qui continuent à s’adresser aux citoyens isolés, à l’individu. Ce soir, chaque personne prend la parole à partir d’une expérience. On a un déplacement… poser à partir d’une expérience qui fait franchir un seuil à un fonctionnement démocratique. Un citoyen a une liberté de parole, mais c’est une liberté de parole d’un acteur. Des lieux parlent, des projets parlent… c’est un nouveau défi démocratique : comment faire en sorte que notre démocratie aille un peitit peu au delà de la simple prise de parole de personnes, mais qu’elle laisse des espaces pour que des expériences, des initiatives, des lieux, prennent leur place, se fassent entendre ?
Il y a aussi une créativité inhérente au processus, qui fonctionne comme une capacité à tenir le processus dans le temps et la durée. Discordance temporelle. Le temps politique est arrêté ou inutilement accéléré. Au contraire, temporalité longue, tenue des acteurs… Elles se développent, liberté dans le rapport au temps, différent de ce que l’on côtoie dans l’institution. Capacité à s’auto-dissoudre. Relancer ?
Grand regain de l’autodidacte. Par nécessité à nouveau. une complexité des actions. On apprend. Remise en cause de la division du travail, grande idée : quand on en a besoin, on se forme.
Déplacement en terme d’imaginaire. Ce lieu existe par nous, mais l’initiative existe aussi par son contexte, son écologie. La texture, le tissu d’un territoire, d’une ville fait que c’est possible...
Toulouse et ses cultures : so what ? Mardicouac #1/3 • Mélanie Labesse (remerciements) by Couac on Mixcloud
Mélanie Labesse, coordinatrice du Couac.
Remerciements Prochaine rencontre le 22 octobre 2013, toujours salle Osète.
Les 28 et 29 septembre 2011, l’Usine et l’UECA (Union des Espaces Culturels Autogérés) à Genève se sont associées à Artfactories/Autre(s)pARTs pour proposer un temps d’échange et de discussion sur les liens entre culture, gentrification et les multiples formes de ségrégation urbaine en Europe. Synthèses (versions courte et longue).
http://artfactories.n (...)Le Projet Culturel pour Toulouse
Accès au document officiel (Ville de Toulouse) et au compte-rendu du débat organisé par le Couac en 2009 ("La culture en mouvement, dans quel sens ?")
http://couac.org/-Pro (...)Micropolitique des usages (Pascal Nicolas-Le Strat)
Un usage peut-il devenir acteur à part entière de nos lieux de vie et d’activité, au même titre que peuvent l’être des bâtiments ou des aménagements ? Nous employons à dessein le terme d’usage et non d’usager. Les analystes sont trop souvent tentés de rabattre l’usage sur la seule subjectivité de l’usager et d’en faire, en quelque sorte, un simple dérivé. L’usage concrétiserait et matérialiserait l’intention de l’usager ou du collectif d’usagers, et se résumerait à cela. Nous pensons possible de questionner la présence et l’agir d’un usage sans partir, pour autant, en quête des individualités qui seraient supposées l’avoir initié ou formulé.
http://www.le-commun. (...)Page Facebook "L’esprit critique, ça se cultive"
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https://www.facebook. (...)Revue de presse "Politiques culturelles et Villes 2008-2014"
Sur cette page sont collectés des articles de presse, tribunes, publications scientifiques pouvant nourrir notre réflexion sur les politiques culturelles et les enjeux culturels d’autres politiques publiques telles qu’elles ont été menées depuis 2008 partout en France, et plus particulièrement à Toulouse.
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