Voici la restitution intégrale, chapitrée et ressourcée de la rencontre du mardi 22 octobre. Vous trouverez ci-contre la présentation d’une sélection d’articles de presse, images, graphiques et extraits du projet culturel édité par la Ville de Toulouse, projetée en boucle.
A écouter aussi, l’intervention d’Alain Lefebvre, professeur émérite en géographie/aménagement, collaborateur de l’Observatoire des Politiques Culturelles lors d’une séance d’information auprès des membres du Codev (Conseil de développement de la Communauté urbaine).
Mode d’emploi : pour écouter facilement chacune des interventions, cliquez sur la petite pastille "lecture", blanche et non sur le titre qui vous renverra vers le serveur Mixcloud, l’hébergeur mutualisé que nous utilisons.
Mélanie Labesse, co-coordinatrice du Couac
Ouverture de la rencontre. Rappel sur le Couac, Collectif Urgence d’Acteurs Culturels. 3 missions : être un espace de rencontres entre acteurs culturels, artistes ; constituer un espace de ressource et offrir un espace de débat sur les politiques publiques, culturelles en particulier (intéressé pour nous rejoindre ? cliquez là pour en savoir plus).
Rappel de la démarche : discuter de culture pour que ce soit un sujet de bilan de ce mandat. Ce qu’a fait la Ville, ce qu’on fait les acteurs.
Deuxième phase à partir de janvier 2014 avec les principaux candidat-e-s aux municipales pour pouvoir réagir à une synthèse que le Couac rédigera au terme de ces 3 premiers débats.
3 thèmes : > qui fait la culture à Toulouse ? (retranscription intégrale sur site couac.org) > la culture : où et à quelles échelles ? (ce soir) > la culture pour quoi ? comment et qui peut définir l’intérêt général en matière de culture (3 décembre)
Mélanie Labesse
Les pistes à explorer pour cette rencontre (proposition de départ) : les questions du déséquilibre territorial, des équipements culturels
et de la répartition de ces équipements. Des activités artistiques et culturelles plus largement… Les questions d’articulation des politiques publiques entre Toulouse et Toulouse Métropole mais aussi entre Toulouse et sa région… et dans l’espace international.
Joël Lécussan, coordinateur de Mix’Art Myrys (membre du bureau du Couac)
La thématique, la notion de territoire, renvoie au pilier fondateur dans projet culturel toulousain : un équipement culturel par quartier.
Quelles formes ça prend ? Puis voir la question des articulations entre Toulouse, ville centre et Toulouse métropole. Egalité affichée, opérante ? en cours de construction ? bien loin du compte ?...
Un intervenant
Il y a des équipements socio-culturels. Mais peut-être mal répartis ? L’offre culturelle est plus importante et concentrée en centre ville.
Ça nécessite une contrainte pour pouvoir se déplacer, participer… si on habite plus loin. Distance entre l’offre culturelle et l’éloignement géographique de la ville et de son agglomération. Question des mobilités et ciruclations des publics, des oeuvres, mise en réseau des centres culturels entre eux.
Joel Lécussan : fusion service culturel et socio-culturel… Ouverture de nouveaux lieux, en plus des centres culturels et socioculturels, présents, mais pas tous bien pensés. Quelle visibilité sur comment cette offre culturelle pour qu’elle puisse arriver auprès des gens. Quels moyens et comment se font les programmations ?
Mélanie Labesse : commentaire sur un graphique sous forme de secteurs, extrait sur pratiques amateurs où l’on voit le secteur 6, assez dépourvu en offres de pratiques artistiques amateurs.
Couac-Présentation-22-10-2013 20.pdf by Lecouac
Nicky Tremblay, directrice de Dell’Arte
On est encore aux balbutiements de la fusion culture-socio-culturel. Rien n’a vraiment changé au niveau de fonctionnement des équipements, qui ne peuvent en tous les cas remplacer une politique culturelle. L’offre culturelle au Mirail est très en deçà par rapport au reste de Toulouse et de son agglomération. Les bâtiments, comment sont-ils pensés, avec qui ? Exemple avec les acteurs présents sur la Maison de l’image, très peu concertés. Les habitants, encore moins. Equipements produisent des effets inverses que ceux programmés au départ. Le Centre culturel Henri Desbals n’est pas du tout pensé à l’échelle du territoire. Ça pose question. Il suffit pas de plaquer un équipement. Cf étude MC Jaillet. Toulouse, très forte centralité.
Mélanie Labesse > des équipements par disciplines, mais quels cahiers des charges ? quelle responsabilité territoriale, sociale de ces équipements ?
Charly Caraballo, artiste, Cie Monstres & sonS
La compagnie Monstres & sonS a été accueillie au centre culturel St Simon. Il y a une accessibilité pour les équipes artistiques locales. On va mener sur secteur 6 un projet en écriture participative avec des centres de Reynerie, St Simon sur le thème des mythes intimes… C’est un travail de mini témoignages à partir de souvenirs… sur le territoire. Ecriture, en création et en représentation.
Mélanie Labesse : le travail de mise en réseau existe. La répartition encore très inégalitaire en termes de budgets entre équipements municipaux et conventionnés labellisés subsiste.
Véronique Vinet, Europe Ecologie les Verts (secrétaire du groupe régional)
La construction de la Fabrique au Mirail (Université) : c’est un équipement de belle facture. Mais j’ai cru comprendre qu’il y avait eu mise en concurrence de cet équipement et ce qui a été fait à l’intérieur avec ce qui se faisait sur le quartier avec les habitants, depuis 10/20 ans. Autre exemple à Borderouge, où les habitants ont été relogés, puis on s’est soucié de ce qui allait s’y installer autour en termes d’équipements, de services publics Je n’ai pas l’impression que la manière dont la Ville projette le développement urbain à partir de l’existant soit très pertinente.
Mélanie Labesse
Sur cette notion de responsabilité territoriale des équipements, cela renvoie à une réflexion formulée il y a 20/30 ans. NTA > Nouveaux territoires de l’art, ont mis le doigt sur "pouvoir travailler autrement". Question de mise en pratique et porteurs initiaux de ces concepts. Projets membres d’un réseau national, Artfactories/Autre(s)pARTs (www.artfactories.net)
Joël Lécussan
On peut reconnaître à la Ville de bonnes intentions d’avoir tenté le projet culturel par quartier. Avec des circulations et cette caractéristique mono-disciplinaire, mais ont est loin du compte par rapport aux NTA, entre ce que peut générer l’acte artistique, et cette relation aux voisinages dans la plus grande proximité. Fossé qui se pose. Concept des nouvelles centralités nécessaires pour Toulouse, ville en plein croissance. Centre ville > grandes institutions, pas de lieux dans lesquels peuvent se reconnaitre les gens. De nouveaux centres mais pas de relations entre les centralités. Coeur de ville très concentré à la différence de Bordeaux. Historiquement, centre ville très identifié et identitaire. Comment se reconnaitre dans ce centre autrement que dans des rapports de consommation ? On voit cependant quelques "prises de risque" avec la réintroduction de bans publics mais ce n’est pas suffisant pour aller au bout d’une réflexion. Comment les gens se sentent toulousains...
Valérie Chevallier
Notre débat fait écho à notre formation actuelle. Nous avons rencontré le directeur de Pronomades autour des questions de démocratisation (faire pour les gens), et démocratie culturelle (faire avec les gens). Des choses évidentes ? La question est-elle à l’esprit de chacun ? Différence aussi entre "animer un territoire" et "avoir un projet culturel sur un territoire".
Joël Lécussan : cette notion de démocratie culturelle, on la porte depuis les débuts du Couac… voir comment le peuple est acteur et agissant d’une politique culturelle. La culture a peut-être cet avantage, transversal, qu’ont moins d’autres champs d’intervention. La Ville a tenté cet exercice de démocratie participative. Mais pour ça il faut des gens disponibles : donc quels moyens on se donne, matériels et disponibilité d’esprit…
Céline Guébert, Oulupo
Deux exemples par rapport aux actions qui n’amènent pas forcément aux bons résultats. Ça pourrait être bien d’amener du jeu dans des quartiers où il se passe pas grand chose… mais si pas de communication derrière… ça fait juste un flop. C’est important de se mettre dans une dynamique quotidienne.
Mélanie Labesse : "des quartiers où il ne se passe pas grand chose"…
Nicky Tremblay : déséquilibre entre quartiers/centre ville, mais les quartiers sont assignés à politique de la ville.
Céline Guébert : ressentis de la population… je connais pas mal de gens qui vivent dans ce quartier là… des gens qui habitent à 50m ne savent pas ce qui se passe et sentiment qu’il n’y a rien qui se passe. Ceux qui n’ont pas d’enfants à l’école primaire ne sont pas informés. parce que information n’est dirigée que vers ceux-ci.
Christophe Henriet
Des festivals importants dans les quartiers, Racines, Rdv du 38, ont disparu. C’était un plaisir d’aller dans ces quartiers. Tout a été supprimé et rassemblé sur un grand événement festif et consommateur, Rio Loco… depuis 2008, on n’a pas vu grand chose rebondir sur les quartiers… rien n’a été relancé, pourquoi ? ça s’est pas si mal terminé… il n’y a pas eu de catastrophes…
Nicky Tremblay : plus de gros événements sur les quartiers, nous (Dell’Arte) derniers résistants. Initiative tentée mais sabordée.
Joël Lécussan
On a l’impression que, malgré les volontés affichées, ça échappe. La mairie a tendance à être un peu méfiante, défiante, … ces initiatives ancrent des choses. On peut travailler ces notions de réciprocités entre centres villes et quartiers. Mais tout ça se construit, c’est pas un devoir ni une obligation. Le boulot que font les acteurs culturels, ne trouvent pas d’aboutissement, leur concrétisation pleine et entière, pour que ça devienne opérant. Municipalisation de l’action culturelle ? ville opérateur culturel ? Toulouse en pistes… quels témoignages ? des éléments de politique publique, actions fédératrices et dynamiques sur les quartiers ?
Mélanie Labesse : Nouvelles actions, nouveaux projets, grands festivals, grands événements… festivals… Novela, Rio loco… quelles réceptions ?
Michel Mathieu, Théâtre 2 l’acte
Le quartier, est-il le bon concept de base pour parler de démocratie ? est-il le plus opérationnel ? on ne parle plus de classe sociale… on parle de mobilités… il ne faut pas oublier tout ce qui a en dessous. creuser la question de l’immigration, de la grande pauvreté… beaucoup de questions sociales, de travail… la culture est un morceau de sparadrap sur les difficultés sociales des gens.
Mélanie Labesse : la question des quartiers populaires renvoie bien aux populations qui y vivent… quid de l’accueil de la diversité des cultures qui composent l’identité de Toulouse ?
Nicky Tremblay : quand "nous", on dit "quartiers", c’est l’assignation de la politique de la ville. La culture est un outil. on a longuement travaillé ces questions là en profondeur, ce n’est pas que la place de la culture dans ces territoires en occultant tout le reste, violences policières, islamophobie… etc
Marcel Martin, comité de quartier des 7 derniers, collectif Job
Sur les pratiques amateurs… les disparités sont aussi au niveau des équipements des lieux, de l’organisation de chaque quartier. quartier 3, minimes, ponts jumeaux, croix-daurade, Lalande, extrême diversité des populations, des associations… il faut élargir… il faut aussi être à nos niveaux, savoir entreprendre des projets qui fassent appel à l’innovation et créneaux qui représentent la sensibilité ambiante du coin. La culture, c’est aussi l’imprévu, sortir de l’ordinaire. la culture, c’est le livre, les bibliothèques. est-ce qu’il y en a partout. Théâtre, cirque, musique dans toutes ses composantes, danse… animation. organisation de débats… proposer des actions, on part du quartier vers plus loin pour intéresser le maximum de gens. s’inscrire dans la programmation des actions culturelles de la ville. Tel jour à telle heure, il se passe ça. il faut être simple, innovant et d’élargir le plus possible.
Mélanie Labesse
Un équipement culturel dans un quartier pose aussi la question de la gentrification. Phénomènes de valorisation, hausse des loyers.
Joel Lécussan : et d’exclusion possible...
Philippe Metz, directeur de Music’Halle
Il s’agit de rester humble. Culture, définitivement déterritorialisée. Si on veut agir par la culture, il faut que ça parte des gens, avec les gens, pour les gens. Chapelles et fidèles de ces questions là. On retrouve des "fidèles" (de mathieu, de Mix’Art...) Théâtre près de chez vous : est-ce que ça a un impact réel ? on a passé nos vies de militants à vouloir que le peuple… quel est l’ouvrier qui est ici ? désespérance et inégalités flagrantes des quartiers populaires par rapport à un centre qui se vide… one shot ? si y’a pas de lieux qui permettent de travailler ces questions ensemble, chacun essaie de s’en sortir dans son coin… so what ?!
M. Labesse : la culture "déterritorialisée" renvoie aussi aux pratiques culturelles numériques… modifie le couple producteur/récepteur…
Ph Metz : on donne l’illusion de bouger sur les rythmes scolaires. S’il n’y a pas une appétence à l’artistique dès le + jeune âge, c’est foutu... Drac : "entrée par le territoire est une entrée politique"..
Joël Lécussan
À Mix’Art, la circulation des publics est effective… sur le travail avec Dell’Arte, on commence à avoir des formes de résultat qui s’ancrent. ça s’inscrit dans une durée de travail. Le parcours culturel, c’est une formidable initiative, l’éducation artistique… et autre chose que consommation/production. Initiatives intéressantes mais les financements sont catastrophiques. Gens de bonnes volontés et projets pertinents mais qui mériteraient de s’inscrire beaucoup dans la durée pour être ancrants. Certes, Métropole européenne, ambitieuse… qui favorise une communication… attention à ne pas trop en faire dans ce domaine. ... L’ambition affichée ne se traduit pas en termes de budget. Redistribution des richesses à revisiter ? Réflexion sérieuse à mener à cet endroit là.
Christophe Henriet
besoin de budgets de fonctionnement plus importants sur les centres culturels
J Lécussan : régie tournante pour ouverture de lieux en dehors des heures des employés municipaux.
M Mathieu : ouvrir le secteur socio-culturel aux artistes, ça veut dire une politique volontariste et obligatoire. "Tandems" mais à généraliser et plus de moyens. On part de l’éducation, on leur inaucule le virus, mais il faut s’immerger dans le terrain et qu’il n’y ait pas de barrières. La Ville a raté cet objectif.
M Labesse : c’est encore en cours, faire mieux travailler ensemble culturel et socio-culturel, en leitmotiv question des budgets et cahiers des charges.
N Tremblay : proposition de régies à disposition. Et de conventions avec centres culturels qui restent fermés. Education artistique : on essaie de travailler cette frontière symbolique entre Mirail et reste du monde. Jeunes assignés au Hip Hop. Ateliers artistiques diversifiés. Les financements, je vais les chercher chez les fondations !
Mélanie Labesse
Comment les différents niveaux territoriaux travaillent, ou pas, ensemble ?
Par exemple, la gestion de la fin de l’ARDT, parc de matériel technique, qui a répondu à la question posée des moyens pour produire des événements. Comment arriver à travailler ensemble, avec différents échelons de collectivités… Région, Ville, Métropole.
J Lécussan : sur l’Ardt, on parle de la nécessité de mutualiser. Ça permettait à des lieux, à des équipes artistiques, à des petites communes d’avoir ce parc. C’était un superbe outil qui a permis à Mix’Art de se développer. On est passé à côté de quelque chose. Et ce qui était terrible quand on a tenté de se mobiliser pour tenter de sauver cet outil on nous a dit : "Toulouse Métropole n’a pas encore acté la compétence culture donc on ne peut pas se positionner..."
M Labesse : il n’y avait aucun critère artistique, culturel pour pouvoir accéder à ces prêts.
Mobilisation du Couac pour l’Ardt, les différents épisodes ici
Mélanie Labesse
Election d’un Maire de la nuit, les horaires de la culture... (http://carredinfo.fr/30436-30436/)
Quel récit pour Toulouse, Tlse métropole aux toulousains, en dehors de Toulouse ? comment on mobilise la culture pour ça ? 2ème budget en termes de financements. La culture est aussi un facteur de rayonnement, d’attractivité territoriale. Compétence culturelle votée début 2011 (36 communes), en sommeil jusqu’au début de l’année 2013. Pas de définition officielle très développée. Se recaler dans le cadre général de Toulouse Métropole : attractivité, et solidarité.
4 marqueurs identitaires : lecture publique, culture scientifique et technique, cirque, nta (ex métropole).
Pas de cadre détaillé de cette politique. Mutualisation forte des services (voir l’organigramme provisoire).
organigramme au 29112012.pdf by Lecouac
En faisant un relevé de délibérations… publiées sur le site de la communauté urbaine. Les dépenses de 4000 euros à 1 000 000 d’euros, en 2012.
Couac-Présentation-22-10-2013 29.pdf by Lecouac
En 2013, présentation en deux tableaux.
Couac-Présentation-22-10-2013 30.pdf by Lecouac
Couac-Présentation-22-10-2013 31.pdf by Lecouac
Compétence "affirmée" !
Céline Astrié, Bureau des Cies et Couac
Théâtre de la Digue, dont la mission première était d’aider les cies régionales. Le fonds doc représente bien le sort fait aux cies et à la création théâtrale. Racheté in extremis, mais sans nomenclature... Le fonds doc a été victime d’une inondation. Fonds en errance, invisible, inaccessible au public... où est-il ? Les cies naviguent naviguent elles aussi à vue, de manière solitaire et solidaire. Où est-il ? Sur la filière théâtre, comment on travaille dans les centres culturels... quelle évaluation des tandems ? Problèmes d’accueil, essentiels. On ne peut pas travailler dans n’importe quelle condition.
L Bienvenue : On voit que Toulouse ne cherche pas à briller par sa production théâtrale...
Mélanie Labesse
Question de l’éloignement de la décision. 3ème volet de la décentralisation. A quel endroit débattre de culture en tant que citoyens au niveau communautaire.
J Lécussan : 8 millions du Capitole… budget supplémentaire ou transfert ? ça soulage pas la ville de Toulouse de 8 millions ?
F Ortuño : 26 millions par la Ville + 8 millions pour le rayonnement par rapport aux informations que l’on a...
J Lécussan : pour la filière théâtre… en prolongement de ce que disait Céline. impression que pas de prise en compte du boulot qui est fait. Apparente volonté avec conventionnements de structurer les lieux. Mais pas de manière suffisante pour que les lieux puissent payer… on est toujours dans un maintien au bord du niveau de l’eau et pas ambition. Fossé entre secteur indépendant qui a bataillé pendant 30 ans de droite... et très grandes institutions comme TNT, Garonne sans jugement sur la qualité du travail des uns et des autres.
Véronique Vinet
Depuis la fermeture du CCN, CDC, condition compliquée. manque de visibilité de nos décideurs. Y’a 5 ans qu’on parle de Cité de la Danse. Maguy Marin, qui revient à Toulouse. Financement Drac pour 2 ans, sans savoir ce qu’on va faire d’elle et de sa cie. Orchestre du Capitole... mais du travail à la petite semaine. Est-ce qu’il y a eu des discussions entre les 36 maires ? Pour en arriver à lecture publique, cirque, culture scientifique, et nta… est-ce qu’on va assister à une aspiration des budgets sur la ville centre et à une déshérence culturelle sur autres villes de la métropole ? Questions multiples. Il semble qu’il n’y ait pas de travail de fond. On revient à irriguer des structures déjà largement pourvues, mais on aide pas les artistes à vivre, ni les structures à perdurer.
M Labesse : ancement en 2011 d’une concertation en direction des élus des communes. Où les 4 marqueurs ont-ils été décidés ? Sans doute au sein du bureau de la Commission Culture et bases de loisirs...
Marcel Martin
Accès à la culture > coût pour l’accès. Capacité d’accès défavorise l’évolution de la culture. des projets de qualité accessibles au plus grand nombre.
M Labesse : la question de l’accessibilité peut renvoyer à celle de la programmation dans l’espace public. Espaces où il y a une activité culturelle et laquelle ?
Jean-Jacques Mateu, Petit Bois Cie et Bureau des Cies
2 grands pics… 8 millions. la totalité des sommes ? 11 millions. Hors investissement… quartier en voie d’avenir, à Montaudran. y’a de la part de la ville et de la communauté d’agglo, un discours un peu misérabiliste mais des investissements sont décidés… y’a une ville qui émet une volonté d’être rayonnante et solidaire, mais on voit assez bien où elle met la priorité.
Joël Lécussan
La logique d’investissement est valable pour l’ensemble des quartiers. 9 millions HT pour les Cartoucheries (Mix’Art). Pour Montaudran, la Machine… Metronum… 6 millions d’euros. Maison de l’image 15 millions… Pétition contre le projet de Delarozière : où la ville se place comme co-productrice du projet. Elle se fait croire qu’elle met 2,5 millions et qu’elle aura moyen de récupérer des fonds. C’est intéressant de voir comment les choses sont en train de glisser.
Céline Astrié
D’où vient cette volonté, d’où elle émerge ? des gens ? des habitants ? Pas de vision ascendante et horizontale...
J Lécussan : on est en plein modèle de développement des villes… dans une façon de faire de la politique à la "So Toulouse".
M Labesse : deux questions : celle de la façon de faire la politique avec les gens et quelle direction elle prend... Le premier jet donne déjà un sens.
Louise Boudellal "indépendante"
Je repense aux quartiers populaires… faire des choses ensemble, lien social… forom des langues. carnaval… poussés par la ville. Dans la ville, beaucoup de consommations. On nous sert des choses et on est là juste pour consommer. Exemple du quartier Amouroux, quartier balisé par chemin de fer. Il y a des initiatives populaires… Quand il y a des choses organisées dans les quartiers populaires, c’est organisé par les autres.
Isabelle Dario, monteuse
Signes qu’envoie la métropole inquiètent beaucoup. qu’est-ce qu’on fait de notre action culturelle, débat politique n’existe pas. comment ça s’organise au-delà du fait du prince ? on pourrait être content d’avoir une municipalité de gauche, et pas l’impression qu’on puisse avoir un vrai débat. Machine ? ex-maire de Ramonville. Pourquoi tout d’un coup ce retour là.
J Lécussan : Royal de Luxe s’est installé à Toulouse. divorce avec "bus à la broche". Ramonville a récupéré l’idée avec Laurie Marsoni et Nelson Dumont, idée de faire des arts de la rue à Ramonville. La récupération de la Machine. de quelle manière ils veulent impacter l’imaginaire des toulousains. Joue l’ambiguité de cette arrivée de Delarozière, pas le même sens du récit que Courcoult. Modèle de dév culturel à Nantes, "managé" par la Ville. Notion de parcs d’attractions. mais on est dans cette logique. ils exigent que Delarozière soit autonome d’un point de vue financier mais les attractions vont devoir être renouvelées...
Mélanie Labesse
Par rapport aux 36 communes, l’étude a commencé en 2011 et elle n’est pas publique. Ça reste au niveau de l’institution, et assujetti aux conseils de communauté avec l’ensemble des maires. Diversité de maires, de structurations. La culture, c’est pour une large majorité une façon de mettre en avant pour chacun d’elle leur identité de ville, donc plus difficile. Mais le fait de ne pas ouvrir vers les acteurs, vers les habitants, les dynamiques déjà existantes, c’est un choix à questionner.
Un intervenant
Comment la politique culturelle se décide... autour d’une commission. Les propositions faites sont soumises au vote de la communauté urbaine. Dommage que les citoyens n’aient pas voix au chapitre. Sur la Machine, ne pas oublier le musée sur l’Aéropostale. Le projet de la Fabrique en lui-même perd de sa pertinence si devient un parc d’attractions. C’est la qualité des attractions qui en engage la validité. Y adjoindre un Musée de l’espace (le passé culturel de la ville) pour gagner en pertinence. Il n’y a pas d’opposition entre les 2 projets.
Geo Martinez, ex-coordinateur de la Grainerie
Pour l’instant pas de circuit démocratique, et sans doute pas avant deux ans. Cohen s’est fait bloqué les 2 premières années et il a pu avancer ensuite. La ville est à 18% du budget pour la culture. Quelles marges pour essayer de faire qqch ? Je pense que les 8 millions arrivent de la ville. A la Grainerie, le bâitment payé doit tourner autour de 7,5 millions mais sans budget de fonctionnement et l’équipe ne sait pas comment elle finira 2013. Question sur budget : 1,5 million de budget… vrai budget 600000 euros.
Comment on a pu laisser construire et arriver à maturité des équipements sans réfléchir au fonctionnement ? Même si on est issus des NTA, on ne peut se débrouiller avec 3 bouts de ficelle. C’est l’absence de dialogue, de constructions de collectivités tenues toutes par le PS (Ville, Com Urbaine, CG, CR... Etat !) qui est désastreux. Parcours culturels payés des clopinettes. C’est courageux même avec un seul tech. Quelles nouvelles marges ? > mutualisons l’Opera avec Bordeaux !
Jean-Charles Valadier, élu EELV au Conseil Municipal
8 millions du Capitole transférés au Grand Toulouse. Marge ? 10 millions d’augmentation de transport en commun qui ont été bloqués…
pourquoi la culture est si petite ? parce que chaque maire veut la garder pour soi. Rien ne les oblige à le faire. nous on a mis au pot commuun l’orchestre.
Le budget de la culture est de 180 millions d’euros. 9 millions d’euros qu’on attribue. Gros travail pour le faire de manière professionnelle. La progression du budget est de 2 million par an. 1 million va aux salaires des nvx équipements. Abattoirs arrivent à 40/50 ans. Le Museum monte en puissance. 2 à l’augmentation des subventions. 4 millions dans salaires pour faire vivre tous nos équipements. Prochaines marges dans les nvx équipements ? La Machine, le Metronum ? Où les distribue-t-on ?
M Labesse : intérêt d’avoir ce ENGINE d’informations, ce qui repose la question du débat démocratique.
J-Ch Valadier : la démocratie, ça se réclame.
M Labesse : pour ça, merci, on est bien placés pour le savoir !
Cécile Sénamaud, association La Trame
Concurrence des collectivités pour avoir leur étiquette en plus gros que les autres. Reflète la conception qu’ont une grande partie des élus à la culture : rayonnement, au mieux "distraire le bourgeois", avoir une bonne image dans le monde et attirer des entreprises, accessoirement "solidarité", ie "paix sociale". C’est "une" conception de la culture. Et difficile d’avoir une autre conception autour de la création, de l’émancipation, de l’enrichissement commun… les principes qu’on nous demande, nous, acteurs, opérateurs, de mettre en oeuvre pour réussir à faire fonctionner nos structures entrent en contradiction avec les leurs, qui voudraient être exclusifs sur chacun des projets.
Claude Calonge, dit Lalou, Cie Lazzy Théâtre, Bazar au Bazacle...
La démocratie participative a du mal… Sur les "pays", fonctionnement très administratif. Des politiques déposent des projets au détriment des acteurs de terrain. J’ai l’impression que ça fait 30 ans qu’on dit les mêmes choses, les mêmes constats… les acteurs de terrain n’ont pas la place qu’ils devraient avoir. Stratégie sur la co-construction avec les politiques qui ont une vision du monde très libérale. Ils veulent avoir la meilleure vitrine et font fi de l’idée démocratique. Les politiques, c’est pas des révolutionnaires, ils n’aspirent pas à ce que le monde change, ils gèrent le système tel qu’il est… on se fait balader et on se retrouve sur les mêmes constats qu’il y a 20 ou 30 ans. On passe trop de temps à aller sur le terrain des institutions et pas assez sur notre propre camp. en terme de stratégie, on était un peu trop consensuels… comment Mix’Art Myrys a gagné ? par un rapport de force sur la ville… ils ont su trouver les réseaux... Bazar au Bazacle, la subvention on est allés la chercher avec les dents… à l’époque, j’avais parlé de travailler sur un cahier d’exigences. Travailler, nous, sur nos propres exigences… est-ce qu’il y aurait pas moyen de faire l’inventaire de tous les besoins, états généraux qui débouchent sur un cahier d’exigences, avec revendications concrètes, et qu’on aille négocier avec la Ville de Toulouse. On attend tout d’eux et finalement, ils nous baladent…
Concernant l’ardt, moi j’avais proposé qu’on s’installe et qu’on occupe la Mairie, qu’on fasse une conférence de presse publique... de taper la verrue ! Jouer sur les rapports de force, parce qu’ils ont en peur. Quelque part on n’a pas conscience de la force qu’on représente sur la ville. Cette vision là des choses, entre les institutions et nous, on est pas dans le même monde, la co-construction, si nous on fait pas peur, on se fait avoir… Ce qui se passe au niveau local, c’est pareil au niveau national. Retraites, travail, immigration… on se retrouve avec une vision nauséabonde… retraites… fiscalité… révision du traité constitutionnel… y’a rien à attendre de ces gens là… à nous de nous organiser pour peser sur ces gens là. je ne dis pas qu’il faut pas le faire, mais sans rapport de force, on est perdant à tous les coups…
Mélanie Labesse
Mise en débat de toutes ces idées… la prochaine rencontre : mardi 3 décembre 2013 à 17h30 - la culture oui mais pourquoi ? sur quels fondamentaux on s’appuie pour définir l’intérêt général en matière de culture. A bientôt !
Intervention d’Alain Lefebvre sur quelques enjeux croisés "culture et territoires".
la culture au risque de la valeur
les relations entre culture et identités territoriales
les politiques culturelles au niveau métropolitain (Toulouse)
Les 28 et 29 septembre 2011, l’Usine et l’UECA (Union des Espaces Culturels Autogérés) à Genève se sont associées à Artfactories/Autre(s)pARTs pour proposer un temps d’échange et de discussion sur les liens entre culture, gentrification et les multiples formes de ségrégation urbaine en Europe. Synthèses (versions courte et longue).
http://artfactories.n (...)Le Projet Culturel pour Toulouse
Accès au document officiel (Ville de Toulouse) et au compte-rendu du débat organisé par le Couac en 2009 ("La culture en mouvement, dans quel sens ?")
http://couac.org/-Pro (...)Micropolitique des usages (Pascal Nicolas-Le Strat)
Un usage peut-il devenir acteur à part entière de nos lieux de vie et d’activité, au même titre que peuvent l’être des bâtiments ou des aménagements ? Nous employons à dessein le terme d’usage et non d’usager. Les analystes sont trop souvent tentés de rabattre l’usage sur la seule subjectivité de l’usager et d’en faire, en quelque sorte, un simple dérivé. L’usage concrétiserait et matérialiserait l’intention de l’usager ou du collectif d’usagers, et se résumerait à cela. Nous pensons possible de questionner la présence et l’agir d’un usage sans partir, pour autant, en quête des individualités qui seraient supposées l’avoir initié ou formulé.
http://www.le-commun. (...)Page Facebook "L’esprit critique, ça se cultive"
Rejoignez-nous sur Facebook et aimez notre page Facebook qui réunit différents liens et interventions liés aux rencontres publiques de la saison
https://www.facebook. (...)Revue de presse "Politiques culturelles et Villes 2008-2014"
Sur cette page sont collectés des articles de presse, tribunes, publications scientifiques pouvant nourrir notre réflexion sur les politiques culturelles et les enjeux culturels d’autres politiques publiques telles qu’elles ont été menées depuis 2008 partout en France, et plus particulièrement à Toulouse.
http://www.scoop.it/t (...)