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le 21/01/2008 par François Fehnerpar Christophe Henriet

Sans (100) flagornerie





Depuis le départ du Royal de Luxe en 1987 on peut s’interroger sur les ambitions culturelles de la ville de Toulouse. Depuis ce temps là elle a soigné ses arts patrimoniaux et investi dans un bon nombre d’équipements. Mais elle néglige de façon à peine voilée des structures et des lieux indépendants et associatifs, souvent vecteurs d’une culture vivante et citoyenne. D’autre part, en jouant , par le manque de dialogue et de rencontres, des privilèges acquis et de l’esprit de chapelle, le terrain a été dégagé pour les parachutages évènementiels people, laissant des miettes aux acteurs locaux.

Les récentes grosses manifestations ont privilégié la communication, la mise en avant des personnes, laissant aux oubliettes le travail artistique de fond et son adéquation aux envies du public. Si la ville a participé, sous la pression des collectifs et l’évidence de leur présence sur la ville, à la mise en place de lieux mutualisés, elle reste bien en deçà des besoins de ces réseaux .

Il paraît possible d’engager une politique plus volontariste, visible et généreuse en redonnant leur vraie place à la jeune création et aux initiatives innovantes autour d’une politique culturelle de proximité. Aujourd’hui, l’urgence n’est pas de donner aux nouveaux cadres des industries de la haute technologie locale, immigrés de fraîche date, l’impression que leur ville est une annexe bien dotée de la capitale. L’urgence est plutôt de redonner une confiance et une place dans la cité aux habitants des quartiers populaires, qui sont évidemment oubliés dans la multiplication des propositions vitrines qui ne satisfont que ceux qui se soucient de l’image extérieure de la ville, et de recréer un tissu culturel autour duquel puissent se réunir de nouveau les habitants de tous les quartiers. C’est autour d’une identité issue d’une certaine audace, portée par les cultures propres à Toulouse et sa tradition de combat pour la liberté, d’indépendance, et d’une libre pensée très ancrée dans le grand sud-ouest, qu’on peut réenchanter la ville.

Toulouse n’est pas une ville conservatrice . En témoigne l’engouement des populations pour les évènements festifs portés intelligemment autour des arts d’extérieurs, des arts nomades, des arts engagés et non institutionnels (rares et le plus souvent relégués en périphérie). C’est cette réalité-là qui ne nous semble pas être intégrée dans les souhaits pour Toulouse de son ancienne mairie. Celle-ci risque, par ce conservatisme, de faire perdre à notre ville sa vraie nature, culturelle, festive, provocatrice, mixée de ses origines multiples et fondamentalement indépendante. Ne parlons pas de la formation et de l’emploi, du manque de perspectives pour les jeunes, des difficultés croissantes de survie économique de la majorité des professionnels du milieu culturel - artistes et techniciens - de leur disparition identitaire programmée, contre laquelle le milieu politique reste atone. C’est en donnant des moyens aux nombreux nouveaux lieux et aux structures de création de taille modeste, qui résistent avec l’énergie du désespoir aux difficultés croissantes que rencontrent les artistes, que sera satisfait le désir, qu’ont les habitants, de propositions foisonnantes, de toutes tailles, de toutes formes, disseminées dans tous les quartiers de la ville. Pour cela il faudrait que la nouvelle mairie ait le courage de réenvisager la répartition des financements culturels pour laisser s’épanouir le réseau des petites et moyennes structures (3ème cercle ou tiers secteur). Un très faible retrait des subventions aux grosses structures et aux gros évènements constituerait pour les associations le bol d’oxygène suffisant à modifier en profondeur le paysage culturel urbain. Il est à noter aussi que quand Strasbourg et Bordeaux consacrent 20% de leur budget à la culture, Toulouse y consacre 16% (la lettre du spectacle du 11/01/2008). Il serait souhaitable , pour lutter contre la précarisation croissante des structures et lieux indépendants, d’imaginer des dispositifs (conventionnements triannuels par exemple) permettant une gestion plus juste et plus solide de ces établissements.

C’est en multipliant et en diversifiant l’offre, que Toulouse retrouvera cette vie culturelle, jeune et insolente, théâtrale et musicale, qui a fait sa réputation il y a plus de 20 ans.

François Fehner et Christophe Henriet



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