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le 9/12/2003 par Laurie Blazy

Lettre du Couac à Bernard Latarjet

cette lettre a été transmise à B. Latarjet lors de la venue de la Mission en Mip, le 2 décembre dernier.


J’aurai pu dénoncer l’absence de dialogue social et l’entêtement politique d’un ministère qui nous représente bien mal.
- Mais être de gauche aujourd’hui qu’est ce que c’est ?






Débat national sur l’avenir du spectacle vivant
Monsieur Bernard Latarjet
Mesdames, Messieurs les auditeurs-rapporteurs de la mission

Monsieur,

J’aurai pu vous faire part de mes réserves quant à la représentativité des membres de la mission que vous conduisez : Absence de représentants, des équipes artistiques, des lieux intermédiaires, des publics - Mais d’autres vous l’ont dit.

J’aurai pu m’émouvoir que le formidable élan désespéré qui ébranle nos professions depuis de longs mois soit relégué dans la simple dimension des « abus » - Mais vous ne l’ignorez pas.

J’aurai pu dénoncer l’absence de dialogue social et l’entêtement politique d’un ministère qui nous représente bien mal. - Mais « Etre de gauche aujourd’hui qu ’est ce que c’est ? » (intitulé des assises du P.S. 31, le 6 décembre prochain)

J’aurai pu m’irriter du peu de place qui est faite aux syndicats, aux organisations professionnelles, aux coordinations des intermittents, à nos concitoyens dans cet enjeu national. - Mais vous en conviendrez.

J’aurai pu m’ inquiéter du resserrement du champ de ce débat puisqu’il concerne le seul spectacle vivant alors même que les questionnements sont beaucoup plus larges, portant sur l’avenir des politiques publiques. - Mais vous en êtes convaincu.

J’aurai pu m’alarmer pour le devenir du foisonnement artistique et culturel « à la française » face à une logique comptable et à un appauvrissement des valeurs qui animent nos décideurs. - Mais vous auriez peut être évoqué la nécessaire mutation d’une politique d’excellence vers une politique d’exigence.

J’aurai pu évoquer le douloureux et néanmoins, nécessaire bilan qu’il nous faut faire ensemble, élus et acteurs culturels, de la démocratisation culturelle, pour nous interroger sur les rapports entre création et société, entre art et population. - Mais vous reconnaîtrez avec nous que les Nouveaux Territoires de l’Art peinent encore à être entendu.

J’aurai pu regretter que devant l’ambitieux chantier qui vous est demandé de défricher, l’organisation de cette journée en Mip se fasse à la va vite sans concertation ni travail au préalable. - Mais Vous le déplorerez avec nous.

J’aurai pu rappeler le travail sur l’expérimentation de la décentralisation en Mip auquel nous avons contribué et tout le chemin qu’il nous faut faire pour que les collectivités locales et territoriales Avec l’Etat construisent des politiques culturelles ambitieuses. - Mais ce devrait être, peut être, tout l’enjeu de ce débat national.

Seulement le collectif que je représente n’a pas été invité en tant que tel à cette journée.
Je n’ai donc pas pu décliner votre invitation à cette rencontre.
Je vous prie de recevoir, Monsieur, l’expression de mes salutations respectueuses.

Pour le Couac,
Laurie Blazy, coordinatrice, intermittente du spectacle,

Ci joint , plaquette de présentation de notre collectif et de ses adhérents



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